Liaisons et enchaînements. Lisez et écoutez les exemples.

A. Les enchaînements consonantiques

Lorsqu’un mot se termine par une consonne prononcée et que le mot suivant commence par une voyelle, la consonne finale du premier mot devient initiale du mot suivant. On dit qu’elle s’enchaîne à la voyelle du mot suivant pour former une syllabe. Exemple:  » I l arrive  » = [ i- la – R iv ]

En français, l’enchaînement consonantique est toujours prononcé. De plus, la consonne enchaînante garde toutes ses caractéristiques.

Exemples: « Une gran de_a mie »,  » Un fil s_in grat « 

Seule la consonne enchaînante ,[f ] change de nature et se prononce [ v ] dans 2 cas :

« neuf heures » [no vo R ]   et « neuf ans »

B. Les liaisons

Lorsqu’un mot se termine par une consonne écrite mais non prononcée, celle-ci peut se lier à la voyelle initiale du mot suivant pour former une syllabe.

Exemple:  » peti t « : le  » t  » final n’est pas prononcé

 » Un peti t_en fant  » : le  » t  » final de  » petit  » s’est lié à la voyelle initiale du mot suivant pour former la syllabe Comparez par exemple une locutrice anglophone et une locutrice francophone prononcer  e n an glais : la locutrice anglophone ne prononce pas la liaison alors que la locutrice francophone la prononce     .

Dans une liaison, la consonne liée peut changer de nature. Ainsi  » s « et  » x  » deviennent [ z ] et  » d  » devient [ t ].

Exemples:  » le s_a mis  » :  [ le za mi ]     » deu x_a mis  »        » un gran d_a mi « 

La présence ou l’absence d’une consonne de liaison entre deux mots est la survivance de l’ancien français où toutes les consonnes finales se prononçaient. A partir du XIIième siècle, les consonnes finales ont commencé à ne plus être prononcées, et aujourd’hui, la grande majorité de ces consonnes sont muettes ( » le banc « ,  » la forêt  » ,  » la souris ,. etc).  Pourtant certaines sont encore prononcées pour éviter le regroupement de deux voyelles ( » no s a mis  » = [no-z-ami])  et marquer la relation syntaxique très étroite qui existe entre ces deux mots en contact.

Par exemple, la relation étroite qui existe entre un nom et son déterminant est indiquée par la présence d’une liaison:

 » le s_a mis  » = [le za mi ] .

On pourra dire la même chose du lien qui existe entre un verbe et son pronom sujet :

« nou s_a rrivons « =  .

Par contre, la conjonction  » et  » n’est pas plus liée au premier groupe qu’au deuxième groupe de mots qu’elle coordonne. Il n’y a donc pas de liaison  avant et après cette conjonction :

 » Nous parlons # et # il écoute  » =

Ce degré d’union entre deux mots en contact permet de déterminer si une liaison est « obligatoire  » ou « interdite « . De plus, selon la situation de communication et le niveau de langue qui en résulte, certaines liaisons seront dites « facultatives ».

Ainsi, une liaison obligatoirement prononcée:

1. entre un déterminant et le mot qu’il détermine :  » le s_a mis  » ,  » quel s_a mis  » ,   » ce s_a mis « ,  » le s_u ns et le s_a utres « ,  » de bon s_a mis « .

2. entre un verbe et ses pronoms sujet et objet:  » il s_o nt « ,  » les on t-i ls « ,  » nou s_en_a vons « .

3. avec les adverbes, prépositions et conjonctions monosyllabiques :  » e n_a vion « ,  » trè s_in téressant « ,  » quan d_e lle parle « .

4. avec le verbe auxiliaire être (quoiqu’il s’agisse là d’une liaison très fréquente plutôt qu’obligatoire):  » il es t_i ci « ,
 » ils son t_a rrivés « .

5. entre les mots constituant certaines expressions figées:  » tou t_à l’heure « ,  » quan d-e st-ce que « ,  » tou t_à coup « ,  » de temp s_en temps « ,  » un sou s-en tendu « , etc.

Une liaison sera interdite:

– à la frontière de deux groupes rythmiques et syntaxiques importants. Dans cette logique, la liaison ne se prononce pas entre , par exemple:

1. un groupe nominal et un groupe verbal :  » les enfants # écoutent « 

2. un nom et un adjectif postposé:  » un étudiant # américain « 

3. après les noms propres:  » Jean # est parti « 

4. avec les conjonctions  » et  » et  » ou  » :  » du pain # et # un bon fromage « ,  » du pain # ou un croissant « 

5. après les adverbes interrogatifs:  » Quand # est-il arrivé? « ,  » Combien # en as-tu? « 

6. après les pronoms personnels sujet dans une inversion :  » vont-ils # arriver? « 

7. avec les mots commençant par un « h » aspiré:  » un # héros « ,  » en # haut « 

8. dans certains groupes figés:  » nez # à nez « ,  » riz # au lait « ,  » mort # ou vif « 

Il faut enfin remarquer que dans de nombreux cas la liaison apparaît comme facultative , et que le débit, le niveau de langue, la situation de communication ou l’interlocuteur sont des facteurs importants dans la décision de prononcer ou non la liaison. En effet, plus on se trouve dans une situation familière, informelle, moins on prononce les liaisons facultatives.

Exemples:  » Je vais écouter  » [ Zve e ku te ] ou [Zve z e ku te ]

 » Il n’est pas ici  » [il ne pa i si ]  ou [ il ne pa zi si ]

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